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This England : les années Boris Johnson – faire le Brexit, disponible sur Canal+

La série n’arrive pas trop tôt comme disent certains médias, mais trop tard. Pourquoi régler son compte à BoJo maintenant qu’on a eu son scalp, sa blonde platine crête de punk ?
 

Contrairement à ce que m’ont dit les premiers éditeurs qui ont refusé de publier mon BoJo un punk au 10 Downing Street, Boris Johnson n’est pas un sujet étranger, dépassé par l’actualité, has been, mais demeure attractif, bankable, la preuve Canal+ diffuse « This England » : réquisitoire féroce contre Boris Johnson en six épisodes. Ne pas confondre avec This is England, excellent film de Shane Meadows sorti en 2007 où Shaun, jeune anglais orphelin de père - décédé durant le conflit des Malouines -, rencontre une bande de skinheads plus âgés qui vont le prendre sous leur aile, une époque de forte contestation et de montée nationaliste. Nous sommes en 1983, Margaret Thatcher redresse la barre après des années de socialisme, tandis qu’émerge un courant de pensée importé de la Jamaïque : le mouvement skinhead. Doc Martens, jeans, brettelles, chemises Ben Sherman, et ska. This England sans le verbe être se veut plus shakespearien, être ou ne pas être, devait s’appeler “this sceptered isle” (cette île porte-sceptre).

Against the envy of less happier lands,
This blessed plot, this earth, this realm, this England, (…) Acte II, Scène I, Richard II.

Créée par le cinéaste britannique Michael Winterbottom, cette mini-série où, dès son arrivée au 10 Downing Street Boris Johnson s'attelle au Brexit qu'il a promis, montre par ailleurs une gestion chaotique de la crise sanitaire par le gouvernement alors que les personnels soignants se démènent pour atténuer les souffrances des Britanniques. Procès à charge où Kenneth Branagh, acteur coutumier des transformations physiques, apparaît totalement méconnaissable, "deux à trois heures de maquillage" nécessaire tous les matins pour entrer dans le personnage, presque autant le soir pour ôter tout ça  ! y compris le "Fat Suit", un costume qui lui a permis d'épaissir sa silhouette ; mais l’habit ne fait pas le moine tout comme l’utilisation à foison d’images d’archives ne transforme pas une fiction politiquement orientée en documentaire objectif.

 

Le résultat vaut le coup d’œil et permet de mieux discréditer BoJo, ou plutôt de le conformer à l’image négative qu’en ont les journalistes du Gardian ou du Times, même si The Independant s’est agacé « voilà une série que personne n’avait demandé. » Pourquoi régler son compte à BoJo maintenant qu’on a eu sa blonde platine crête de punk ?
 

Boris qui a frôlé la mort passe beaucoup de temps à Chequers, à la campagne, avec sa fiancée Carrie, enceinte. Alors qu’il lui apporte, un petit-déjeuner au lit, doublé d’un présent, il s’exclame : “Cadeau d’Hermès ! Le dieu grec, pas la marque de luxe !” 

“C’est un portrait étonnamment plein de compassion et d’humanité, qui fait de Boris Johnson un homme amené à prendre de mauvaises décisions – ou à les éviter – par peur du conflit,” écrit le Times. Citant Churchill, il déambule dans cette crise aux côtés d’un Dominic Cummings, son directeur de cabinet, éminence grise, le bad guy écarté en novembre 2020. Ceux qui détestent Boris Johnson jubileront de le voir dépassé par les événements, fatigué tant par les séquelles de son covid que par les pleurs de son nouveau-né. Il semble surtout capable de rêver, d'engueuler ses conseillers en grec ancien, et de déclamer des vers de Shakespeare, diront ses admirateurs. Dans ce rôle d'homme charismatique, hypercultivé et attachant, Kenneth Branagh s'en donne à cœur joie, entouré d’un casting impeccable.

Sa prestation a nécessité une longue préparation qui a consisté à lire tout ce qu'il avait écrit : livres sur Churchill, les Grecs, Londres, articles de journaux, en plus des vidéos. « Il a fallu adopter son pas. Il a une posture combative, une agitation physique, des éléments rythmiques dans chacun de ses discours : la charge, la galvanisation, les phrases courtes de motivation. Son énergie vocale est significative de sa manière de traverser la vie. »

 

“Château que la nature fortifie, contre la contagion, contre la guerre […] Cette Angleterre faite pour subjuguer, honteusement se subjugue elle-même" : ces vers de Shakespeare, Boris Johnson les prononce à la fin de la série. Richard II, qui dut abdiquer et quitter le trône en 1399, en partie responsable de sa propre chute.

Les globalistes, partisans d’un monde sans frontière, ont très bien compris qu’il fallait en finir avec le couple citoyenneté et nation. Prenant au mot le mot d’esprit de Bertolt Brecht, Ils veulent changer de peuple. C’est un conflit titanesque. C’est David contre Goliath. Ce combat nécessite de la bravoure, qualité qui n’a pas manqué à Boris Johnson, l’homme qui a fait le Brexit. Ce combat continue.

 

© Thierry Martin

 

 

 

BoJo, un punk au 10 Downing Street

 

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1 réactions à cet article    


  • jocelyne 6 décembre 2022 18:51

    une salade sans queue ni tête

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