• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Sylvain Rakotoarison

sur Bayrou, seul avec son armée de 77 000 anges


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 1er juin 2007 20:48

À Patrick.

Merci de votre commentaire.

Je ne sais pas si je suis un ange et encore moins un bon ou un mauvais, et je suppose que ce n’est pas le débat qui n’a rien à voir avec ma modeste condition d’observateur engagé.

J’ai observé autour de moi que ceux qui étaient attirés par le Modem n’étaient pas les mêmes que les sympathisants habituels de l’UDF. Je ne veux pas reprendre le discours langue de bois (et parfois de mauvaise foi) de députés UDF sortants disons ‘morinistes’, mais il est clair que Bayrou a changé de frontières et que cette évolution n’est pas du goût de tous ses (anciens) partisans.

Je critique surtout le choix stratégique (qui me paraît suicidaire) de ne pas prendre en compte le mode de scrutin actuel (les communistes ont bien moins d’état d’âme à ce sujet) : l’absence de groupe à l’Assemblée Nationale serait une catastrophe pour le Modem d’un point de vue financier (et ce ne seront pas les commissions occultes de grands groupes du CAC 40 qui pourraient l’aider !!!!!).

Par exemple, mettre des candidats Modem contre les députés UDF sortants, cela signifie qu’il n’y a plus de valeur commune partagée (quelle campagne présidentielle alors !) alors qu’il n’y a que désaccord sur la stratégie électorale. Bref, c’est avoir une stratégie de victimisation totale (tous ceux qui ne sont pas Modem sont des adversaires).

Catastrophe financière, cela veut dire AUCUN moyen dans les départements, dans les circonscriptions, dans les cantons : aucun local, aucun permanent de quelques heures par mois, aucun budget pour organiser des manifestations etc. Bref, aucune capacité de faire connaître ses idées, donc peu de chance de progresser (sur ses idées, et électoralement).

Je critique également le manque de débat avant de choisir cette stratégie. Un parti est une aventure collective, et il me peine d’observer que ici, c’était la décision de quelques individus.

J’ai, je pense, bien saisi la dynamique qui a donné un espoir à de nombreux citoyens (les adhésions au Modem le montrent bien). Mais comme tout espoir, il faut être à la hauteur et ne pas décevoir. En ne choisissant qu’une stratégie à optique 2012 (quoi qu’il en dise, son jeu est quand même assez clair), il va décevoir beaucoup de nouveaux venus de la politique.

Qu’il incarne personnellement cet espoir ne me paraît non seulement bon mais logique puisque cet espoir provient d’une candidature à l’élection présidentielle. Mais il s’est décrédibilisé en choisissant son camp : celui de l’opposition à Sarkozy, et c’est aussi une critique importante qui lui est faite.

Je ne voudrais pas que le Modem ne soit qu’un parti de protestation et d’opposition : beaucoup de ses idées ont été déjà reprises par Sarkozy et Royal.

Comme tout homme public, il préfère la réussite de tout gouvernement, mais chacun sait que les erreurs des uns pourraient être les opportunités des autres. Sarkozy a profité du non au référendum de 2005, et Bayrou voudrait bénéficier de l’impopularité que ne manquerait pas d’avoir Sarkozy au fil de sa présidence.

Ses 18% méritaient mieux.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès