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Commentaire de Sylvain Rakotoarison

sur Quand Jacques Attali conseille le peuple étasunien


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Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 août 2011 19:59

À l’auteur,

Il me semble que vous n’avez rien à compris aux propos de Jacques Attali. Ce qu’il soulignait, à juste titre, et quelles que soient les périodes (cohabitation ou pas), c’est qu’en France, le gouvernement (donc l’Exécutif opérationnel) est directement lié à la majorité parlementaire. C’est valable quand Président et Assemblée Nationale sont de même couleur politique et dans ce cas, le Président prend un rôle prédominant par rapport au Premier Ministre, mais c’est aussi valable (à l’étonnement de beaucoup de monde, moi y compris) en temps de cohabitation, et le Premier Ministre acquiert ce rôle déterminant (art. 20 de la Constitution) : Chirac en 1986, Balladur en 1993 et Jospin en 1997 furent les Premiers Ministres les plus puissants de la Ve République.

Dans tous les cas, l’Exécutif s’est renforcé (la cohabitation n’a pas renforcé le rôle des députés et c’est dommage), sur l’une ou l’autre des deux têtes, mais les choses sont très claires. Elles l’étaient moins avant 1986, car François Mitterrand aurait justement pu imaginer une situation à l’américaine : nommer un gouvernement socialiste minoritaire qui ferraillerait tous les jours avec une assemblée de droite. Exactement ce qu’il se passe actuellement à Washington. Jacques Attali a, à mon avis, loin d’avoir tort. Et l’histoire de la reine d’Angleterre est un gadget. Que ce soit à l’Élysée ou à Matignon, l’essence du pouvoir est directement reliée à la majorité parlementaire. Elle est là, la démocratie.

Jacques Attali l’écrit d’ailleurs très explicitement : « C’est là où l’existence d’un Premier Ministre trouve toute sa raison d’être : il incarne auprès du Président la légitimité du Parlement. En son absence, la France eut été ingouvernable en 1986, et dans toutes les périodes ultérieures de cohabitation. La pratique y a alors imposé une jurisprudence, que la constitution de 1958 n’imposait d’ailleurs pas : au Président de la République les affaires extérieures et la défense ; au Premier Ministre et à son gouvernement les affaires intérieures. »

Quant à Tapie, rappelez-vous que ce n’est pas Sarkozy qui en a fait un ministre de la République mais bien Mitterrand. Les mémoires sont courtes, à ce que je vois.

Cordialement.


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