https://reseauinternational.net/en-france-la-liberte-dexpression-nest-quun-recit-pre-formate-et-pre-conditionne/
L’Éclaireur : Pourquoi et qui a intérêt à faire durer cette guerre ?
Oleg Nesterenko : Je voudrais d’abord revenir sur la durée de la guerre… Les
annonces sur la base des plans de Poutine de commencer et terminer la
guerre en deux semaines ont été faites uniquement et exclusivement par
les mass-médias et la propagande « atlantiste » dans le cadre de la guerre
l’information qu’ils sont en train de mener vis-à-vis de l’électorat
occidental. Faire attribuer à autrui des actions ou déclarations
farfelues et ensuite, les discréditer en grande pompe, c’est l’un des
outils basiques de manipulation des masses.
Du côté russe, jamais, pas une seule fois, une telle stupidité n’a été annoncée par quelqu’un. Pourquoi ?
Prenons comme exemple la guerre en Tchétchénie. Cette guerre a duré
pratiquement deux ans, de 1994 à 1996. Et, en 1999-2000, des opérations
supplémentaires ont été menées qui ont duré sept mois de plus, afin
d’éradiquer le problème. En comparaison avec l’Ukraine, la guerre de
Tchétchénie était menée sur un territoire minuscule et contre des forces
qui étaient incomparablement plus petites et incomparablement moins
armées que celles de l’armée ukrainienne dopée par l’Occident collectif
durant plus de sept ans avant même la riposte russe de février 2022. Et
on trouve encore des plaisantins qui parlent du projet de guerre en deux
semaines. Non, la Russie n’a jamais eu l’idée de se prendre pour Israël
face à l’Égypte dans la guerre du Sinaï…
Quelques mots sur la guerre en Tchétchénie qui est également méconnue
ou, plus exactement, mise sous le tapis en Occident. C’était une
opération anti-terroriste, car en face c’étaient réellement des
terroristes islamistes, porteurs d’idéologies qui n’ont rien à voir et
qu’il ne faut pas confondre avec l’islam traditionnel qui régule d’une
manière parfaitement saine la vie dans les pays musulmans de par le
monde, y compris en Russie où la communauté musulmane est très
importante.
Beaucoup ignorent que près d’un tiers des citoyens de la fédération
de Russie sont des musulmans. Et ce sont des musulmans non pas venus
d’ailleurs, mais des musulmans dont la terre de la Russie est la terre
natale et historique pour leurs diverses ethnies.
En ce qui concerne les islamistes indépendantistes tchétchènes très
largement influencés par des mouvances radicales de l’étranger, ils ont
entamé dès 1991 la création de l’État islamique tchétchène d’Itchkéria
(la République tchétchène d’Itchkéria) : avec l’instauration de la
charia dès 1995, les lapidations, les décapitations publiques et autres
éléments fort sympathiques d’un califat digne de ce nom. À noter que ces
islamistes radicaux ont été directement et officiellement soutenus, une
fois de plus, par la communauté occidentale bienveillante, dont la
France, parallèlement à la reconnaissance de leur État islamique
tchétchène par deux anciens grands amis sponsorisés par l’Occident :
l’Afghanistan des talibans et la Géorgie de Zviad Gamsakhourdia.
En fait, non pas depuis hier, mais depuis 1944, et, surtout dans les
trente dernières années, l’Occident « atlantiste » s’est montré prêt à
soutenir le diable en personne, dès lors qu’il était soit russophobe et
soit prêt à combattre la Russie. Le plus drôle c’est qu’en l’affirmant,
je n’exagère que très légèrement.