@suispersonne

« Pour interagir avec humanité, l’humanité n’a aucun besoin de religions. »

Le pouvoir et la religion sont si intimement mêlés dans l’histoire que votre remarque nécessiterait des développements théoriques que des bibliographies entières sont loin d’avoir épuisé.

Quand on aborde ce sujet par où commencer ? C’est si vaste. Je comprends votre raisonnement sur l’articulation entre religion et pouvoir qui a favorisé l’extension progressive de la domination des Etats et donc de leurs élites dans l’assujetissement jusque dans la vie intime à des normes inspirées de principes théologiques. Qui pourrait le nier ? 

Que voulez-vous, cela fait partie de l’histoire universelle. Mais pour passer complétement à autre chose, en s’arrachant d’un coup de tout ce patrimoine, comme l’ont tenté d’ailleurs certains régimes communistes au XXème siècle, ou la Révolution française par exemple avec la déchristianisation, il faut être certain de pouvoir combler le vide laissé par les anciennes religions, avec une autre culture, d’autres coutumes et d’autres croyances, ou mentalités si vous préférez. 

D’autre part, la religion et le pouvoir n’ont pas toujours été symbiose. Et la religion a aussi servi de vecteur à l’opposition envers les puissants. Le développement de la religion chrétienne, avant qu’elle s’intégre au pouvoir impérial romain, est un des exemples les plus connus. Mais il y’en bien d’autres, où les mouvements religieux accompagnaient des révoltes populaires. La révolte des paysans allemand au XVIème siècle bien sûr, la rébellion taoïste des Turbans jaunes en Chine au IIème siècle, la révolution islamique de l’Iran en 1979, au départ très soutenue par la population. 

Je suis d’accord avec vous à la base, mais tant qu’il y aura des êtres humains, je pense que la religion sera toujours présente et il faut faire avec. Elle peut même être très intéressante parfois, et avoir des propositions très audacieuses que les autres n’ont pas.