https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/newspaper-ausgabe-fr/articles-traduits-en-francais.html#article_1661
Le rôle que joue l’Union européenne dans la guerre d’Ukraine risque de mettre en péril son avenir politique
par Michael von der Schulenburg, Hans-Joachim Funke
Pour l’Occident, la dégradation de la situation
militaire en Ukraine et le retrait croissant des États-Unis ont fait
naître une situation dans laquelle l’Union européenne est dorénavant
appelée à contribuer activement à la résolution de ce conflit. Pour la
première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’UE aurait
ainsi la possibilité, indépendamment des considérations géopolitiques
des États-Unis, de prendre en main le destin de l’Europe dans une
question aussi cruciale que la guerre et la paix sur le sol européen. On
serait en droit d’attendre qu’ici l’Union et ses membres, dans leur
propre intérêt, corroborent le projet de paix européen, tel qu’elle
était censée le représenter à sa création.
Effrayant à dire, mais il n’en est rien. Au contraire ! Tandis qu’au
sein de l’establishment politique américain, des appels aux négociations
avec la Russie se précisent, les politiques de l’UE et presque tous ses
États membres empruntent le chemin contraire et s’empêtrent dans des
appels à la guerre de plus en plus assourdissants et des comportement
bellicistes de plus en plus irrationnels et insensés. La possibilité
d’une résolution diplomatique des problèmes dont découle le conflit n’a
même pas l’heur d’être envisagée.
Le grand quotidien néerlandais NRC, qui était jusqu’à présent, tout
comme les médias allemands établis, un partisan de la poursuite de la
guerre, a publié il y a peu un article de mise en garde intitulé :
« Comme un somnambule, les Pays-Bas dérapent vers une nouvelle guerre
mondiale ». Une telle mise en garde est assurément valable pour toute
l’Union européenne. Une élite politique au sein de l’UE, imbue
d’elle-même, serait-elle en train de risquer l’effondrement de l’Europe
sur la base d’un sentiment de justice erroné ?
Les États-Unis s’éloignent de la guerre en Ukraine
Le président Biden a commencé son discours sur l’état actuel de la
nation en assurant à l’Ukraine, une fois de plus, son soutien
inconditionnel. Seulement cette fois, ses paroles sonnaient creux,
tandis qu’émergeaient deux autres remarques-clé dans son discours : il
soulignait qu’en aucun cas il n’enverrait des soldats américains sur le
sol ukrainien et que seule l’Ukraine pouvait stopper la Russie.
Néanmoins, la manière dont l’Ukraine devait s’y prendre après deux ans
d’une guerre qui a déjà fait payer un lourd tribut en vies humaines et
en destruction du pays, Biden ne l’a pas évoquée, ni à quoi
ressemblerait le soutien des États-Unis. Il est donc tout à fait
compréhensible que la femme du président ukrainien ait refusé
l’invitation du président Biden d’assister à son discours au Congrès.
Les Ukrainiens – et en particulier le président Zelensky – doivent se
sentir trahis par les États-Unis.