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Commentaire de Enki

sur La Nature : grande inspiratrice du savoir pour qui veut voir !


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Enki Enki 1er mai 07:38
Bon article, merci.
Oui, le Livre Théologique existe : c’est la Nature (il faudrait remplacer « théo » par un équivalent de « forces »).

Il faudrait un changement épistémologique : passer du rationalisme au holisme.
Les fondements ont été posés par Jan Smuths (Holism an Evolution) et Arthur Koestler (Le Cheval et la Locomotive + Janus) . C’est l’interdépendance, même entre le matériel et l’abstrait (éthologie, sociologie et aussi pensée collective, mémoire morphique, MQ...). 

Une cellule est fait d’un milieu intérieur et d’un environnement, avec la membrane pour échanger et protéger. C’est la création des en-dedans et en-dehors. L’environnement, lui-même lieu de créations d’en-dedans, les systèmes font corrélations et/ou emboitements en supra comme en infra. La corrélation remplace la loi de cause-effet. La somme est plus que les parties. L’infra et supra, dépassent le simple schéma hiérarchique : l’infra fait aussi le supra, c’est le coeur dans la carte. Et les questions, qui ne sont que des artifices du rationalisme : le hasard et la nécessité, liberté et déterminisme, tomberaient d’elles-mêmes, puisque tout est corrélé, plastique. 

Il y a autre chose que le matérialisme : Roger Penrose, une des références actuelles en astrophysique suggère une conscience quantique. James Lovelock et Lynn Margulis, avec leur hypothèse Gaïa, ont ouvert de nouvelles voies exploratoires fertiles en biologie et biosphère.

Ce paradigme, le holisme, n’a pas pris. Sauf que si quand même, même sans le savoir : en stratégie des entreprises, en informatique, en science de l’écologie.
Mais l’académisme et sa doxa restent à la rationalité matérialiste.
Il ne faut pas grand chose pour que ça bascule, il y a ce qu’il faut dans les consciences.

Ça ne bascule pas, parce-que :

1 Le rationalisme (et son matérialisme) a encore les apparences pour lui : la libération des sciences appliquées + la révolution industrielle. Le monde entier a vu que le confort d’existence a réduit la souffrance, le malheur, le mauvais sort.
Mais le rationalisme arrive à son mur car c’est un processus aveugle à lui-même : c’est comme ça, célprogret, marche ou crève.
Le rationalisme fabrique son propre aveuglement, c’est Technos vorace, l’épuisement des corps et des psychismes. C’est la science sans conscience. Cette phrase de Rabelais devrait être le serment d’Hippocrate des scientifiques. (Même si le serment d’Hippocrate résiste de moins en moins, cet an ci. Les médecins devraient revenir à sa base : primum non nocere).

2 Avec le rationalisme (matérialiste, scientiste), les forces que sont l’argent et le pouvoir ont été décorrélées de leurs systèmes auxquels elles appartenaient et sont devenus des piles cumulatives, des buts en soi. L’instrument est devenu la finalité. Ce sont les désencastrements successifs décrits depuis Karl Polanyi dans « La Grande Transformation ». Ces désencastrements continuent, les parties contre le tout : les minorités contre les sociétés, le déconstructionnisme victimaire, le sexe nécessaire au système qui devient caprice, etc...
Et ceux qui siphonnent le jus, comme le fracking pour tirer le pétrole, détiennent et accumulent l’argent comme le pouvoir : ils n’ont aucun intérêt au holisme.

 Il y aurait d’autres développements à faire.
Le holisme s’apparie très bien au taoïsme, au Brahman, à toutes les philosophies et spiritualités venues en lisant la nature dont nous sommes.
Ce n’est pas le même paradigme que le dualisme, antagonisme mis en place par le monothéisme et récupéré par le matérialisme.
Et ce n’est pas simple car cela va au delà de la comparaison : c’est une autre phénoménologie, une autre expérience de relation aux objets (matériels comme immatériels) et de production de pensées.

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