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Le prix d’une vie

En moins de cinq mois, 3 incendies à Paris (rue du Roi Doré, Bd Vincent Auriol, Hôtel Paris-Opéra rue de Provence) ont fait 48 morts dont vingt enfants. Un bilan effroyable.


A chaque fois les mêmes causes produisent les mêmes effets : des populations immigrées, le plus souvent africaines, en attente de papiers ou légalement installées, mais incapables de se loger pour des motifs administratifs et/ou financiers, qui se retrouvent dans des logements ou des hôtels totalement insalubres. A chaque fois les mêmes indignations, les mêmes défilés, les mêmes promesses (relogement, évacuation des immeubles dangereux...).

A chaque fois les interventions des associations, la mobilisation des riverains, les manifestations des proches. Et pourtant cette terrible impression que rien ne change.

Cette impression que ces malheurs ne pouvant nous atteindre, nous qui sommes logés à peu près correctement, on va rapidement les oublier jusqu’au prochain drame. Cette impression que ces populations étant trop éloignées de nous dans leur mode de vie, elles vont disparaître de notre horizon mental jusqu’à la prochaine actualité.

Pouvons-nous imaginer ce qu’aurait provoqué en termes d’impact, de mesures concrètes, une vague de trois attentats à Paris qui aurait fait un nombre de victimes équivalent ? Nous serions tous mobilisés, attentifs, des moyens humains, matériels, financiers considérables auraient été mobilisés immédiatement pour éviter de nouveaux drames. Mais là tout le monde serait concerné, alors c’est évidemment plus important, car nos proches, nos amis ou nous-mêmes pourrions être touchés. Aujourd’hui malheureusement nous pourrions concevoir mourir dans un attentat aveugle, en revanche périr dans l’incendie d’un immeuble insalubre n’est pas imaginable.

Alors in fine il y a deux poids deux mesures, deux façons de concevoir la vie. D’un côté elle est précieuse, et on fera tout pour la préserver, de l’autre on se contentera essentiellement de belles paroles. C’est ça le prix d’une vie.


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